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Biographie
Née en 1989 à Amiens, France. Vit et travaille à Paris.
En collaboration avec la Galerie Papillon, Paris.Raphaëlle Peria utilise l’image comme support pour mener un travail de l’ordre du dessin. Depuis quelques années, elle développe une technique de grattage dont elle se sert pour faire apparaître de nouvelles formes et révéler les éléments de la photographie qui sont les plus évocateurs du sujet qu’elle approche. Les paysages, les éléments naturels et les écosystèmes sont au cœur de sa démarche artistique et sont des points de départ de voyage pour des prises de vue.
En grattant, elle laisse apparaître le blanc. Cette technique par retrait convoque la mémoire de présences d’êtres vivants et d’éléments qui habitent des milieux naturels.
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@raphaelleperia -
Œuvres
Raphaëlle PERIA
Bois coulés, 2021Scratching on photograph
Grattage sur photographie
40 x 60 cm
Courtesy Raphaëlle Peria & Galerie PapillonAriditatis et inundatio, 2019
Located in the province of Buenos Aires, the city was once known as Epecuén. A sought-after seaside resort since the 1920s for Argentinians due to its thermal waters with saline properties similar to those of the Dead Sea, it thrived in mass tourism in the 1960s-70s until it brought about its own demise. In order to retain the waters of the lake adjacent to it during frequent drought episodes, local authorities decided to build a dam and a system of canals to regulate flooding. This project, for political reasons, was never completed. On November 10, 1985, during an unprecedented flood event, the city was submerged in about twenty hours. The inhabitants fled to nearby towns, leaving most of their belongings behind. Submerged under seven meters of water, Epecuén remained frozen in time for twenty years. In 2005, the waters slowly began to recede, revealing a city of ghostly whiteness, crystallized by salt. Today, fourteen years later, having become a collection of ruins of our modern society, the city gradually sees the resurgence of vegetation that this long flood had wiped out.
While it was a flood that caused the demise of this city, a few hours' drive away, another city, Andalgalà, lacks water and gradually sees its population forced into exodus. For over twenty years, indeed, the Alumbrera mine has been established a few kilometers away from where the city originated. Alumbrera is one of the largest copper mines in the world. Every day, this industry scrapes the rock to extract copper. The mountain is hollowed out, crumbles, and disappears. Entire mountains shatter under dynamite explosions, scattering stone dust for kilometers around, especially through acid rains. The water from the rivers surrounding the mine is used to filter minerals. The addition of chemicals such as cyanide contaminates it, preventing the inhabitants from using it and leading to the disappearance of local fauna and flora as well as the emergence of numerous diseases. The copper of Alumbrera and the salt of Epecuén, initially positive symbols of city development, each become scourges for their population.
While we often think we can control everything on Earth, the example of these two Argentine cities shows that the duality between man and nature is incessant.
This project finds its origin in the curiosity sparked in Raphaëlle Peria by these two Argentine cities and by this duality. Under the title "Dryness and Inundation," this research questions the shifting mnemonic traces of these places. A question returns, incessant in the artist: which will survive the other, man or nature?
Ariditatis et inundatio, 2019
Située dans la province de Buenos Aires, la ville s'appelait Epecuén. Cité balnéaire prisée dès les années 1920 des argentins pour ses eaux thermales aux propriétés salines similaires à celles de la mer morte, elle s'est développée au tourisme de masse dans les années 1960-70 jusqu'à engendrer sa propre perte. Afin de retenir les eaux du lac qui la jouxte lors d'épisodes de sécheresse fréquents, les autorités locales décident de construire un barrage ainsi qu'un système de canaux permettant de réguler les crues. Ce projet, pour des raisons politiques, ne sera jamais terminé. Le 10 novembre 1985, lors d'un épisode de crue sans précédent, la ville est submergée en une vingtaine d'heures. Les habitants fuient vers les villes alentours laissant la majeure partie de leurs affaires sur place. Engloutie sous sept mètres d'eau, Epecuén reste figée dans le temps pendant vingt années. En 2005, les eaux commencent lentement à descendre. Elles laissent apparaître une ville d'une blancheur fantomatique, cristallisée par le sel. Aujourd'hui, quatorze ans après, devenue un ensemble de ruines de notre société moderne, la ville voit renaître petit à petit la végétation que cette longue crue a fait disparaître.
Alors que c'est une inondation qui cause la perte de cette ville, à quelques heures de route de là, une autre ville, Andalgalà, manque d'eau et voit peu à peu sa population forcée à l'exode. Depuis plus de vingt ans en effet la mine d'Alumbrera s'est installée à quelques kilomètres de là où la ville a vu le jour. Alumbrera est l'une des mines de cuivre les plus importantes du monde. Chaque jour cette industrie gratte la roche pour extraire le cuivre. La montagne se creuse, s'effrite puis disparaît. Des monts entiers volent en éclats sous les explosions de dynamites, disséminant des poussières de pierres à des kilomètres à la ronde, notamment par les pluies acides. L'eau des rivières environnant la mine est utilisée pour filtrer les minéraux. L'ajout de produits chimiques tel que le cyanure la contamine, empêche les habitants de pouvoir s'en servir et entraîne la disparation de la faune et de la flore locales ainsi que l'apparition de nombreuses maladies. Le cuivre d'Alumbrera et le sel d'Epecuén, symboles positifs du développement des villes dans un premier temps, deviennent chacun des fléaux pour leur population.
Si nous pensons souvent pouvoir tout contrôler sur terre, l'exemple de ces deux villes argentines montre que la dualité entre l'homme et la nature est incessante.
Ce projet trouve sa source dans la curiosité suscitée chez Raphaëlle Peria par ces deux villes argentines et par cette dualité. Sous le titre Ariditatis et inundatio, cette recherche questionne les traces mémorielles mouvantes de ces lieux. Un questionnement revient, incessant chez l'artiste : de l'homme ou de la nature, lequel survivra à l'autre?
Vues d'Exposition-
Raphaëlle Peria - vue de l'exposition "Vogue au creux des valleuses", 2024.
Solo show, Musée Michel Ciry, Varengeville-sur-Mer. Festival Normandie Impressionniste 2024.
Courtesy Galerie Papillon
© Sindbad Malandrin
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Raphaëlle Peria - vue de l'exposition "Que reste-t-il", Villa Pérochon (Niort), 2021.
Courtesy Galerie Papillon
© Claire Dom
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Raphaëlle Peria - vue de l'exposition "Que reste-t-il", Villa Pérochon (Niort), 2021.
Courtesy Galerie Papillon
© Claire Dom
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Raphaëlle Peria - vue de l'exposition "Marinus Asiaticus", 2017.
Solo show, Galerie Papillon, Paris
Courtesy Galerie Papillon
© CPGA Luccicanza
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Raphaëlle Peria - vue de l'exposition "Fluo Bleaching", 2020.
Solo show, Galerie Papillon, Paris
Courtesy Galerie Papillon
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Raphaëlle Peria - vue de l'exposition "Fluo Bleaching", 2020.
Solo show, Galerie Papillon, Paris
Courtesy Galerie Papillon
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Raphaëlle Peria - vue de l'exposition "Fluo Bleaching", 2020.
Solo show, Galerie Papillon, Paris
Courtesy Galerie Papillon
VidéoInterview de Raphaëlle Peria, artiste en résidence au Frac Picardie en 2022© FRAC Picardie Dans l'atelier de Raphaëlle © LE SILO U1